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8. Les entités
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8. Les entités
par Amy Madison Mar 11 Mai - 13:45
Gregorio vient d’être averti, Mathias a été retrouvé gisant dans la chambre commune qu’il partageait avec sa fille.
Il n’est pas mort, mais il a reçu un coup à la tête, il est dans un coma profond.
Les gardes ont cherché Esther partout, mais aucune trace d’elle.
Gregorio a compris, mais Esther a eu tort de s’enfuir, il doit à présent en informer les entités.
Lui seul, en tant que grand maître de Latora, est autorisé à accéder dans cette salle dissimulée sous la cité de Latora. Il est aussi le seul à connaître cet étroit conduit qui s’enfonce dans les profondeurs de la terre.
Les Zarracks sont au nombre de cinq, il a appris leur existence le jour de sa nomination.
Tout était retranscrit dans le grand livre.
La salle plongée dans une demi-obscurité est ronde, en face de lui le mur est percé de plusieurs niches ovales et un immense triangle est tracé au sol.
Grégorio s’avance, et se positionne au-dessous de l’œil, un immense œil rougeoyant qui l’inonde à présent de sa lumière phosphorescente.
Le grand maître n’a nul besoin de parler, les entités sont en connexion avec l’œil pour fouiller sa mémoire, les moindres recoins de son esprit.
Après de longues minutes, il s’éteint et l’un des Zarracks prend la parole d'une voix rauque et traînante.
— Un certain Abelard Bryce prêche la révolte dans la ville d’Epsilon. Trouvez-le ! Vous déciderez vous-même de la durée de la peine.
— La femme Esther gregorio, coupable d'une tentative de meurtre sur la personne de son époux, sera emprisonnée à vie. Trouvez-la ! Elle doit subir sa juste punition. Cela est notre décision. Déjà ils savaient.
— Attendez! Articule Gregorio.
Les entités, prêtent à se retirer, flottent un instant au-dessus de lui. Pendant une fraction de seconde, Gregorio aperçoit deux yeux rouges et brillants, mais cette vision fugitive s'efface bien vite dans l'obscurité.
Les cinq Zarracks sont tournés vers lui.
— c’est ma fille, balbutie-t-il. Ayez pitié.
À ce moment, une douleur fulgurante jaillit dans son crâne. Gregorio tombe à genoux et se tord de douleur durant de longues secondes, il gémit les mains sur les oreilles jusqu’à ce que cela s’estompe enfin.
— Obéis… à tes maîtres tonne d’une voix rauque et monocorde l’un des êtres flottants qui s’approche de lui.
— Non arrêter! crie Gregorio.
Il en sera fait selon votre volonté. Ajoute-t-il.
Et, satisfaits, les trois Zarracks s’engouffrent derrière une porte coulissante au fond d’une niche située à mi-hauteur.
Le Grand Maître peut à présent quitter cet endroit, il remonte le boyau obscur la mort dans l’âme. Les entités ont décidé de punir sa fille à la prison à vie, il n’a pas à discuter, il doit donner les ordres en conséquence, et pour tout le monde cela sera sa décision, il doit taire la présence des Zarracks. Mais il est révolté, ces êtres doivent avoir un point faible, il finira bien par le découvrir. Il a toujours obéi par le passé, mais à chaque fois il a l’impression de n’être qu’une marionnette entre leurs mains, un pantin qui doit tout accepter. Mais il ne peut pas condamner sa propre enfant, il le refuse, cela est au-dessus de ses forces.
Quand il reçut sa charge de grand maître de Latora, il apprit en consultant le grand livre, datant d'avant la grande tuerie que ces êtres existaient déjà et vivaient cachés dans les profondeurs de la Terre.
Il y a bien longtemps, Les Zarracks étaient arrivés sur Terre, Les humains accueillirent ces étrangers avec beaucoup de méfiance. Mais ces êtres paraissaient faibles et inoffensifs.
Les dirigeants de la planète se réunirent pour débattre du problème de ces étranges réfugiés, allaient-ils accepter qu’ils demeurent sur la planète ? La décision fut vite prise dans leur propre intérêt, de les tenir à l’écart de la population, d’autant plus qu’ils supportaient difficilement la lumière du soleil et s’affaiblissaient à son contact.
Ces êtres étaient minces et pâles, avec une boîte crânienne bien plus développée que celle de nos pareils, leurs yeux petits et rapprochés pouvaient parfois s’illuminer une fraction de seconde pour ensuite revenir à la normale. Ils étaient recouverts en permanence d’une épaisse cape qui les protégeait de la lumière du jour. Mis à part les médecins et le personnel soignant, peu de personnes les avaient observés dans leur intégralité.
Ces cinq Aliens ne pouvaient guère représenter un danger.
Ils s’établirent donc dans un abri souterrain, ils furent très prudents et décidèrent de se faire oublier.
Les années passèrent, pourtant ils étaient toujours bien là, leur nombre n’avait pas changé, car ils ne pouvaient pas procréer. Mais peu importe, car s’ils n’étaient pas immortels, ils pouvaient vivre très longtemps. Bien plus longtemps que les Terriens.
Au début, on leur apporta de quoi subsister. Ils dédaignèrent vite l’assistance des humains. Quand la nuit tombait, ils sortaient de leur abri et trouvaient leur nourriture. Ils chassaient dans l’obscurité rassurante de la nuit.
Si quelqu’un rencontrait un animal vidé de son sang, c’était le fait d’un Zarrack. Ils ne s’attaquaient jamais aux habitants, aussi les laissa-t-on vivre en paix. Les années passèrent sans qu’ils fussent inquiétés.
La guerre éclata ensuite, un jour de mai 3 470, une guerre totale qui fit des milliers de victimes dans tous les pays du monde.
Les Zarracks sortirent alors de dessous la terre, Les Terriens étaient pour la plupart démunis et accablés par le nombre important des pertes humaines.
Ils conclurent un pacte avec les survivants et les hommes les suivirent car ils firent des miracles. Ils guérirent ceux qui avaient été atteints par les radiations, ils ressuscitèrent des morts, et l’existence leur était rendue avec un pouvoir étrange, ainsi naquirent les premiers Acuits et ce don se transmit ensuite dans les générations qui suivirent.
Quand la vie fut enfin possible à l’extérieur, les Zarracks élaborèrent des plans pour la construction des dômes et des ingénieurs bâtirent le complexe qui se prolongeait dans le sous-sol à plusieurs niveaux.
Les Acuits avaient le devoir de les servir en devenant leurs yeux et leurs oreilles au-delà des dômes, c’est la raison pour laquelle ils leur distribuèrent des médaillons très spéciaux qui leur permettaient de communiquer, mais également de parcourir d’immenses distances en une fraction de seconde.
Les Zarracks ne souhaitaient pas sortir au grand jour, ils avaient besoin d’un chef, leur porte-parole, et ils désignèrent le premier Grand Maître.
Siècle après siècle, les Latoris perdirent la mémoire des temps anciens, ils vivaient heureux dans leur cité et les Zarracks terrés au fond de leur antre tombèrent dans l’oubli.
Seuls le grand maître et ses successeurs connaissaient leur existence.
Grégorio est donc considéré par tous comme le maître incontesté, mais lui sais qu’il n’a pas tous les pouvoirs de décision et qu’il doit en référer à ces entités diaboliques.
Il doit gouverner en évitant tout conflit interne. C’est bien la raison qui l’avais poussé à donner sa fille en mariage à Mathias. Il devait calmer les militaires trop nerveux.
Une seule chose avait étonné Gregorio, c’est l’acharnement avec lequel ils avaient exigé l’éradication d’une peuplade très éloignée et à son avis insignifiante et plutôt inoffensive, des hommes un peu bizarres qui vivaient en compagnie de loups. Gregorio avait ordonné le lancement d’un missile sur leur campement, il croyait qu’ils avaient tous été exterminés. Mais, il y a un peu plus d’un an, suite au rapport d’une Acuit en déplacement dans la région, il apprit qu’un petit nombre avait survécu. Un fait qui avait contrarié les Zarracks.
Il ignore à présent où se trouve le reste de ces indigènes qui se déplacent en permanence. Une question le taraude, les Zarracks en ont-ils peur ? Et quelle en est la raison ? Il doit le découvrir.
Sa décision est prise, coûte que coûte il doit mettre tout en œuvre pour débarrasser Latora de ces monstruosités.
(à suivre)
Amy Madison- Membres
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