ORADOUR

par Barbegrise Ven 21 Jan - 21:30

« La vie !

Que peut-on faire avec la vie ?

La vie coule plus vite que l’eau.

Je m’en souviens, il faisait beau.»

Colette Renard

ORADOUR

Aux victimes innocentes de Tulle, d’Oradour et de Maillé

09/10.06 et 25.08.1944

☆

Entre larmes et sangs coulés, il est une mémoire qui ne peut s’oublier.

Quand la cruauté s’enivre d’extase, il est une douleur que le temps ne saurait alors effacer.

En ce jour de juin, l’horreur n’est plus très loin.

En ce jour de juin, nul ne se doute de son destin.

En ce jour de juin, c’est là pourtant qu’ils devront se lâcher la main.

Au champ de foire où on les avait regroupés, hommes, femmes et enfants seront séparés.

☆

Quand l’orage fut venu, les hommes furent conduits en ces lieux d’où on ne revient plus.

Fusillés pour la plupart, mais également blessés pour certains, c’est avec de la paille et du foin, qu’incendiés, ils seront achevés.

Dans l’église, enfermés, femmes et enfants entendront la nef exploser.

Dans l’église où ils sont enfermés, la voûte de celle-ci ne voudra cependant s’effondrer.

Condamnés à être écrasés, ce sont finalement des balles et le feu qui auront raison d’eux.

☆

Dans ce lot d’atrocités, le rajout du désarroi de femmes en partie déshabillées.

Dans ce lot d’atrocités, le rajout insoutenable du pourquoi… d’un assassinat,

commis deux fois.

Quand la folie rejoint la barbarie, que faire dès lors devant celles-ci ?

Au nom de ces cadavres terrifiants et terrifiés, c’est avec honneur que nous devons désormais nous indigner.

☆

Histoire abominable ou abomination de l’histoire.

Se souvenir, ce n’est pas haïr.

Se souvenir, c’est au contraire reconstruire.

Se souvenir, c’est tout simplement ne pas les trahir.

☆

L'histoire veut que les troupes SS de la division "Das Reich" se soient trompées d'Oradour.

Une erreur qui me permet aujourd'hui de vous écrire ces lignes.

En hommage à ma Grand-Mère Anna ... de cet autre Oradour, qui souhaitait que le souvenir de ce drame perdure.

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par Barbegrise Sam 22 Jan - 6:44

Merci Clari pour votre retour.
Ces horreurs se perpétuent malheureusement encore et ailleurs. Cependant ne serait ce pas plus à l'Etre Humain lui même de se prendre en charge afin d'advenir à l'éveil intérieur plutôt que par facilité, de demander à Dieu de résoudre ses propres problèmes internes ?
Ceci n'est qu'un point de vue personnel, propre à mon parcours de vie.

Cordiales salutations Clari et un bon weekend à vous.
🤪

.

par jeanyves53 Sam 22 Jan - 14:44

Merci pour ce bel hommage à ces martyrs de la folie de l'"homme" !!!
Amitiés, Jean-Yves

par Barbegrise Sam 22 Jan - 17:59

Clem a écrit:Je n'ajoute rien, tout a été dit et bien dit!

Bon fin d'aprem

Bonsoir Clem et merci pour ton message. Je cite tes propos car presque oui je dis presque tout à été dit.
J'ai volontairement oublié le chapitre des "Dupic" négociants en tissus à Oradour sur glane.
Après avoir été assassinés comme les autres habitants, leur belle demeure dont la cave possède de vieux vins et des champagnes sera squattée jusqu'au petit matin par les gradés.
Ce qui s'y déroulera n'a pas de nom.
Le fait même de l'imaginer est insoutenable.
Et pourtant !

Le fait aussi d'imaginer ma famille maternelle dans ces atrocités si les nazis s'étaient rendus à Oradour sur Vayres a rendu mon cœur profondément rempli de respect et de mémoire envers les victimes du massacre.

Tout de bon à toi.

️ Merci Clem ...

️

par Barbegrise Sam 22 Jan - 18:09

Merci Clari, Cyrille et Jean Yves.
Merci pour votre retour.
Oui un grand merci pour eux.
J'ai également répondu à Clem.
J'y évoque l'oubli volontaire d'un fait qui c'est également déroulé à Oradour.
Bonne soirée à tous les 3...
Amitiés poétiques.

Jacques .

par Guillaume Lun 24 Jan - 7:43

Bonjour Barbegrise,

il m'est toujours difficile d apprécier ce type de texte sur de telles atrocités...
je dirais, un peu comme le philosophe Gilles Deleuze: comment des "humains" ont ils pu
commettre ces atrocités sur d autres êtres humains ?
je ne peux pas te lire sans éprouver une certaine honte d être humain...
c'est un très beau texte, presque une élégie, un chant triste, une plainte
et pourtant,
il ne faut pas oublier que la "bête immonde" peut être en chacun de nous si l on
n'a pas l'antiracisme sérieusement chevillé au corps...
par ailleurs, comme le dit la chanson, "je meurs sans haine pour le peuple allemand"...
bien à toi
amitié

guillaume

par Barbegrise Lun 24 Jan - 12:16

Merci Guillaume pour ton point de vue que je partage totalement. D'ailleurs la fin de mon texte y fait allusion.
Comme je l'ai cependant dit à Clémentine, j'ai volontairement oublié le paragraphe tragique qui c'est déroulé chez les Dupic durant la nuit après le massacre, tant les faits sont immondes et insoutenables. En ce qui concerne le peuple allemand de l'époque, celui ci à été pris au piège du nazisme et bon nombre d'individus réfutait les idées de l'époque tout comme en France et à l'inverse, certains avaient opté pour la collaboration à la barbarie nazie.
Bien à toi Guillaume.
Au plaisir de te relire .🥳 sunny

🤪

par Saoirse Mer 26 Jan - 4:46

L'être humain a démontré à maintes reprises son immense capacité à la cruauté. Souvent les actes les plus atroces s'accompagnent d'une déshumanisation des victimes, une stratégie des bureaux pour conjurer l'horreur. La moindre différence est alors alibi pour justifier toutes les ségrégations, toutes les abjections.
Pas la même couleur de peau, la même religion, la même langue, éducation ou le même genre...

Ce qui frappe avec le nazisme c'est l'industrialisation du meurtre illustrée par ces usines de mort que furent les camps de concentration. Ce souci d'efficacité et cette approche dépassionnée de l'horreur c'est proprement glaçant.

Il faut se souvenir oui, il faut être vigilant, il faut cultiver l'empathie comme un rempart contre l'abjection. Le mépris et la peur de l'autre sont les premiers symptômes de la barbarie.

merci pour ce texte et les réflexions qu'il suscite.

par Barbegrise Mer 26 Jan - 12:43

Merci Saoirse pour votre message. J'aime beaucoup votre façon de penser. Vous êtes une grande personne, riche et profonde de sentiments et d'émotions. Cela se sent dans vos propos.
Bravo et merci.
Au plaisir de vous lire.
Cordiales salutations.

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